Cette semaine, nous mettons en avant le parcours de Thomas Martinez, étudiant en 5ème année de pharmacie en filière recherche et membre actif de plusieurs associations, dont Link4Pharma !
« Salut Thomas ! On se retrouve aujourd’hui pour parler des raisons qui t’ont poussé à choisir la filière recherche et de ton expérience associative au niveau local et national.
Tout d’abord, peux-tu commencer par nous expliquer ton choix de filière ?
Après avoir travaillé et réalisé des stages en officine et à l’hôpital, j’étais assez perdu quant à mon choix de filière. J’aimais l’officine mais pas assez pour me voir y travailler tous les jours de ma vie, et le fonctionnement de l’hôpital n’était pas quelque chose qui m’attirait. J’ai toujours été quelqu’un de manuel, j’aimais les travaux pratiques que j’avais eus durant mon cursus, et le monde de la recherche m’intéressait. Par chance, nous avons à la faculté de Pharmacie de Montpellier une filière dédiée à la Recherche, et désolidarisée de la filière Industrie (où la recherche est plutôt axée sur le secteur privé et les laboratoires pharmaceutiques). J’ai donc accédé durant ma 4ème année de Pharmacie à cette filière Recherche, plutôt axée sur le secteur public. En quoi est-ce différent ? Grâce à cette filière, je peux suivre un parcours similaire à celui des autres scientifiques, en réalisant un Master 2 puis une thèse d’université, afin d’obtenir un Doctorat en Sciences (PhD) en plus de mon Doctorat en Pharmacie (PharmD). C’est une grande plus-value, même (et surtout) à l’international !
Qu'est-ce que tu fais concrètement en filière de recherche ? Quels sont les stages que tu as effectués par exemple ?
Tout d’abord, j’ai pu avoir en 4ème année des enseignements sur le monde de la recherche et son fonctionnement, la construction et l’analyse d’articles scientifiques, comment construire un projet de recherche à partir de la bibliographie. J’ai pu enchaîner ceci avec un stage d’initiation à la recherche, que j’ai réalisé dans le laboratoire de Parasitologie et Mycologie de ma faculté. Cela m’a permis d’avoir une première impression du fonctionnement d’une équipe de recherche. En 5ème année, j’ai pu choisir plusieurs enseignements de Master 1 à la faculté des Sciences de Montpellier sur le sujet que je désirais, chose qui est géniale dans cette filière. Aimant beaucoup l’infectiologie et le concept "One Health" (vision globale entre santé humaine, animale et environnementale), j’ai axé mes choix d’enseignements sur ces sujets, allant de l’écologie microbienne en passant par de l’immunologie, à l’étude des vecteurs de maladies infectieuses. En parallèle de cela, j’ai réalisé mon stage hospitalo-universitaire (stage que nous avons tous en 5ème année de Pharmacie) dans une unité de virologie (TransVIHMI) à l’Institut de la Recherche pour le Développement (IRD) à Montpellier. Mon sujet portait sur l’étude des séroprévalences pour plusieurs arbovirus (dont le virus de la dengue et le virus chikungunya) dans la population camerounaise, afin de comprendre les dynamiques d’infections et les facteurs de risque potentiels dans ce pays africain. Pour ce qui est à venir, je dois désormais réaliser un stage de plusieurs mois dans une unité de recherche de mon choix. Ce qui est super, c’est que j’ai la possibilité de réaliser ce stage à l’étranger ! Chose que je compte faire en Asie du Sud-Est en infectiologie One Health, afin de mieux comprendre l’évolution des maladies infectieuses partagées entre humains et animaux, et pouvoir prévoir de potentielles futures pandémies.
Quelles sont les compétences que tu as pu développer en tant qu'étudiant en recherche pharmaceutique ?
À force de lire de la bibliographie, de commenter et critiquer des articles, de faire une revue de certaines thématiques etc. Je pense que j’ai pu développer mes capacités d’analyse et de synthèse, mais j’ai également une vision plus critique de la science de manière générale grâce à cette filière. Je pense que ce sont de bons atouts à avoir en plus de tout ce que j’ai pu apprendre dans mon cursus pharmaceutique. Même si mes thématiques de recherche vont parfois plus loin que celles liées à la pharmacie, je garde un profond attachement à ce que j’ai appris et cela est à mon avantage sur les domaines en lien avec la santé. Le pharmacien ayant un parcours extrêmement riche, c’est une source immense de connaissances et de possibilités qui s’offrent à nous !
Etant impliqué dans la vie associative, penses-tu que ces différentes expériences t'ont permis d'affirmer ton choix de filière ? Peux-tu nous parler brièvement de ton rôle dans chacune des associations auxquelles tu as participé ?
Je pense que certaines de mes expériences associatives m’ont donné une vision plus large de la pharmacie mais également de nombreuses aptitudes que je n’aurais pas eu sans celles-ci. Et c’est en étant plus à l’aise avec de nombreux sujets que je me suis posé beaucoup plus de questions sur ce que j’aimais faire et sur les objectifs que je voulais atteindre. J’ai fait partie de l’association humanitaire Pharma Humanitaire Montpellier, dont les objectifs étaient principalement d’organiser des actions de sensibilisation en santé publique (Octobre Rose, Movember, Téléthon…) mais également d’organiser un projet de solidarité internationale au Togo, projet auquel j’ai pu participer au cours de l’été 2022. Cela m’a montré d’autres facettes de la pharmacie, et a soulevé mon intérêt pour la santé dans les pays en voie de développement et l’humanitaire. J’ai également fait partie de l’Association des Tuteurs en Pharmacie de Montpellier, où j’ai été tuteur en sciences immunologiques, me permettant de développer d’autres aptitudes comme la pédagogie (utile si l’on souhaite faire Enseignant-Chercheur par exemple, profession accessible via la filière Recherche). Ensuite, j’ai pu justement rejoindre la Junior Link4Pharma en tant que Responsable Communication, m’apportant encore plus de nouvelles capacités et de rigueur ! Enfin, je suis actuellement en mandat à l’ANEPF (Association Nationale des Étudiants en Pharmacie de France) en tant que Vice-Président en charge des Solidarités et de l’Éthique. Ce dernier mandat est pour moi l’occasion de développer un réseau immense d’acteurs et des connaissances sur les thématiques que je traite, que ce soit sur les projets de solidarités locales et internationales ou sur la place de la pharmacie dans le cadre de la fin de vie et des soins palliatifs. Je pense que ces investissements m’ont enrichi et se complètent avec tout ce que les études en Pharmacie m’ont apporté, et tout ce que le monde de la Recherche m’apportera.
Quels conseils donnerais-tu aux étudiants qui s'apprêtent à entrer dans le monde de la recherche ?
Si vous vous intéressez au monde de la recherche, que vous aimez comprendre et analyser le monde, que vous souhaitez vous spécialiser dans les domaines que vous aimez et/ou que vous aimez le concret et la pratique, cette filière peut vous correspondre. Alors même si c’est très vaste, que les possibilités en France mais aussi à l’international sont infinies, sautez le pas, vous ne le regretterez pas!
Merci d’avoir pris le temps de nous accorder cette interview ! Nous te souhaitons beaucoup de succès dans tous tes projets futurs. »